Avrei voluto fare il mio autoritratto

Avrei voluto fare il mio autoritratto
Ma al momento in cui stavo per iniziare
Mi sono accorto che non avevo
Né pennello né colori

Perbacco !
Nemmeno pellicola fotografica
E le batterie della macchina digitale
Completamente scariche

Allora
Pur di conservare in memoria
La propria immagine
Mi sono avvicinato al primo specchio
A portata di mano

Ma nemmeno lo specchio
Ha voluto riflettere la mia immagine.

(scritto nel corso di una visita al museo della fotografia
di Charleroi guardando le foto incorniciate ed avendo
in mente il dipinto di Magritte « la riproduzione vietata »)

Charleroi 19/06/2008

Illustration : René Magritte, 1937 – La reproduction interdite

Mondes parallèles

Suivant la théorie d’Hugh Everett, notre monde serait constitué de mondes parallèles. Depuis qu’elle a été exposée, en 1957, cette idée a largement été exploitée dans le domaine de la fiction, en particulier au cinéma.

Ces mondes parallèles on les imagine souvent distincts, comme ayant toujours existé. Une sorte de forêt d’univers.
Mais dans le modèle d’Everett, en fait, la réalité serait constamment en train de créer de nouveaux mondes parallèles. Ces univers seraient la résultante d’une sorte d’accouchement permanent du réel : les univers divergeraient à chaque instant en fonction des évènements.

Ces univers parallèles seraient, par conséquent, infinis. Ils comprendraient toutes les actions qu’il pourrait être potentiellement possible de réaliser.
La théorie d’Everett peut sembler farfelue mais elle a, semble-t-il, de bonnes bases théoriques.

La découverte récente d’une sorte de « trou » dans notre univers (trou relatif à la distribution des galaxies) pourrait être, suivant certains savants, la preuve tant attendue de l’existence de ces univers parallèles.
Ce « trou » aurait été formé par une collision entre notre univers et un univers parallèle. Cet évènement se serait produit au tout début de notre univers.

Dans la vie quotidienne, il nous arrive de vivre certains faits surprenants qui sont automatiquement qualifiés d’étranges, de bizarres et qui, parfois, restent même inexpliqués. Je pense, en particulier, à la disparition de certains objets et à leur réapparition.

Il peut arriver que l’on cherche presque désespérément ces objets et qu’on les retrouve par après, parfois un certain temps après. Par exemple, un objet qui est censé être dans un sac et qui disparaît — on vide le sac, il n’y rien, même devant témoins — et qui, le lendemain ou plusieurs jours après, réapparaît dans le même sac.
L’explication la plus commune (et la plus logique) est que ces objets n’ont pas disparu mais que la personne qui cherche l’objet est distraite, maladroite, inappliquée, ne « voit » pas.

Est-ce que ce genre de situation ne pourrait pas, au contraire, être une « preuve » de l’existence des mondes parallèles ?
En se rendant divergents (à chaque instant), les univers parallèles se stabilisent dans un état donné. Ces objets qui disparaissent et réapparaissent — objets non stabilisés —, ne pourraient-ils pas être un « témoignage » de la divergence à notre échelle ?
Comme si les univers ne s’étaient pas séparés parfaitement ? Comme si les objets hésitaient entre deux états. Comme s’il se produisait une sorte de raté local.

Rumes 21/02/2008

Illustration : Vision d’« univers bulles »

Peut-être est-ce dû à notre taille

La réalité ressemble à un filet auquel nous nous heurtons et par lequel nous sommes enveloppés. Mais peut-être est-ce dû à notre taille. Serions-nous plus infimes, nous passerions entre les mailles.

Bruxelles 16/03/2009

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2023 – « Filets métalliques »
Image générée par IA (intelligence artificielle)

Mentre nella certezza del presente

Mentre nella certezza del presente
Sembrava facile già conciliare
Convinzione e finzione

A distanza di giorni ed anni
Viene a corrompersi il sogno ormai
E a confondersi con la realtà

Allora si cerca con ansia
L’angelo che da bambino
Appariva compagno sorridente
Nel nuovissimo cammino.

Taintignies 7/11/1983

Illustration : Francesco Botticini, v. 1470 – Les trois Archanges et le jeune Tobias (détail)

Il est certain que le lion

Il est certain que le lion
Est le roi des animaux
Pourtant celui-là
N’en tirait aucun orgueil
Libéral et débonnaire
Placide et vertueux
Il acceptait à sa cour
Le paon et la gazelle
Le condor et la vipère
A la seule condition
Disait-il de s’entraider
Réciproquement
Ne sommes-nous pas tous
Faits de poussière ?

Rumes 20/01/2020

Illustration : Albrecht Dürer, 1494 – Lion

Impatience du feu

A dix heures, ce matin, exercice d’alerte incendie au bureau. Sonnerie. On ferme les portes. Tout le monde se dirige vers les escaliers. Commentaires amusés, plaisanteries.

Seul un collègue ne présente pas un sourire de bon aloi. A deux heures, cette nuit, on a bouté le feu à la charpente de sa maison en construction. Coïncidence ? Impatience du feu ?

Bruxelles 27/11/2007

Illustration : Jacqueline Maertens, 2009 – Pendant une démonstration d’extinction d’incendie par les pompiers à Lessines (Belgique)

Si vous voulez connaître

Si vous voulez connaître
Parfaitement ma peau
Me dit-elle vous pouvez
Rester le temps qu’il faut
Et de plus je vous en prie
Utilisez la loupe

J’étais vraiment intéressé
Par les charmes de la belle
Et pour les dévoiler
J’étais prêt à passer
Diverses nuits sans sommeil

Malheureusement ce n’était

Qu’un revêtement d’électrons
Et je n’ai appris
Que le nombre de pixels
Composant sa superficie
Corporelle. Allons. Undo.
Cancel.

Bruxelles 25/09/1989

Illustration : Image matricielle

Les arbres balançaient leur houppe

Les arbres balançaient leur houppe
Semblaient danser mais d’une manière
Parfaitement retenue comme il convient
A des êtres à peine flexibles

C’est le vent qui donnait
Cette illusion de farandole
Les arbres semblaient si excités
Et en même temps comme essoufflés
Par leur prestation enracinée immobile.

Tournai 17/05/2010

Illustration : Eugène Laermans, 1899 – La tempête