La bande des escaladeurs

Voilà quelques années de cela, j’avais déjà alerté l’opinion publique sur l’inquiétante question des cambriolages dans nos contrées.
J’avais alors pointé du doigt la bande organisée composée d’innombrables comparses qui écumait systématiquement villes et villages, agissant, c’était le comble, au vu et au su des habitants apparemment indifférents.

Combien de fois n’avais-je pas vu moi-même ces malfaiteurs en pleine action en train d’escalader maisons et blocs d’appartements.
« Mais que fait donc la police ? », m’exclamais-je à chaque fois. Hélas, la maréchaussée n’intervenait pas.

Pourtant, les lascars, comme ils étaient reconnaissables ! Ils n’hésitaient pas à revêtir le même uniforme à capuche comme s’ils voulaient, par pure provocation, attirer d’autant plus l’attention sur leurs méfaits. Un uniforme rouge de surcroît, visible de loin.

Et puis, cette vague d’exploits coupables avait semblé s’atténuer jusqu’à ne plus attirer l’attention. J’avais même fini par me convaincre que la bande des escaladeurs avait tout simplement succombé aux outrages des ans.
Que les malandrins avaient été progressivement condamnés à l’inaction en raison de leur état de santé qui aurait réduit leur agilité et leur autonomie dans l’accomplissement de leurs forfaits.

J’imaginais les uns, les plus âgés, déjà installés dans des maisons de repos, se remémorant entre eux leurs exploits impunis.

J’entrevoyais les autres, atteints de douleurs articulaires sévères, en proie à de sérieux soucis de prostate, à des cardiopathies diverses, voire même contraints à une mobilité réduite et obligés de circuler en rolator.

Tout cela dans mon esprit. Mais dans la réalité que nenni !

Lors d’une promenade récente, mon parcours à croisé de nouveau ces gaillards alpinistes.
Je les ai vus à l’œuvre en train de donner l’assaut plaqués contre les parois d’une maison. J’en ai d’ailleurs des preuves photographiques.

Ce constat est inquiétant car cela signifie que la bande des escaladeurs sévit encore au grand jour et toujours aussi impunément.
Mais plus inquiétant encore est le fait que dans les équipées de ces gredins acrobates sont enrôlés des jeunes enfants tout autant travestis et encapuchonnés. La relève est ainsi assurée !

J’avais envie de leur crier : « la police va arriver !!! ». Je n’en ai rien fait : ma voix se serait perdue dans le fracas des moteurs de voitures, motos, tracteurs, camions de transport de marchandises et autres autobus…

Rumes 19/01/2022

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2022 – « Les malandrins en action »

Mais que fait la police ?

Depuis un certain temps déjà une bande de malfaiteurs sévit impunément dans la région. Ils ont même le culot de se montrer en plein jour.

Ils doivent être nombreux car j’en ai déjà dénombré beaucoup en train d’accomplir simultanément leurs méfaits.

Pour mieux manifester leur impudence et leur appartenance à une sorte de secte ils n’hésitent pas à se vêtir d’un uniforme de couleur rouge — la couleur la plus voyante qui soit pourtant.

Dans l’indifférence la plus complète des honnêtes citoyens, sauf la mienne à présent, ces « voleurs escaladeurs » encapuchonnés partent à l’assaut des maisons particulières et des bâtiments.

Ils lancent leurs échelles de corde et s’y agrippent ensuite, prêts à briser les carreaux pour entrer dans les maisons par effraction.

C’en est assez ! Cela ne peut durer ! Aux voleurs ! Aux voleurs ! Par ce post je veux les dénoncer ouvertement. Mais que font les Autorités ? Que fait la police ?

Rumes 23/12/2007

Illustration : Un des escaladeurs

Elaborazione

Così come tentiamo di creare il futuro, così tentiamo anche di creare il passato.
Viviamo nel cono di luce del presente. Tutto il resto è soggetto a elaborazione. Sono le realtà alternative. E la storia è un riflesso di questa movimentazione. Il passato « esiste » e « non esiste ».

Rumes 10/03/2022

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2023 – « Cono di luce del presente » (Cône de lumière du présent)
Image générée par IA (intelligence artificielle)

Petit Jésus

A l’approche de Noël, immanquablement, il ressortait tout l’attirail de la crèche : l’étable, l’âne et le bœuf, les bergers et les moutons, Marie et Joseph et, bien entendu, le nouveau-né (certes, un peu anticipativement).

Il plaçait le bel ensemble (tout en plastique) sur une table basse dans le hall d’entrée.
Employés et visiteurs pouvaient ainsi admirer en 3D lors de leurs allées et venues ce symbole de la Nativité.

Mais l’humour avait été aussi convié à la partie par l’ordonnateur pince-sans-rire.
Le « divin enfant » était minusculement disproportionné par rapport aux autres figures de la crèche.
Une grosse loupe était déposée sur la table et à partir de cet instrument une flèche pointait vers la crèche avec, écrit dessus, « petit Jésus ».
Hilarité assurée.

Les festivités terminées, la crèche avec tous ses personnages était remisée dans un sachet plastique gris du type habituellement utilisé pour les déchets.
Hélas, lorsque le Service a déménagé, l’an dernier, rien ne ressemblait plus au sachet gris contenant la crèche que tous les autres sachets gris contenant de vrais rebuts.
Le petit Jésus (avec tout l’attirail de la crèche) fut jeté à la poubelle.

Le bébé, depuis, est porté disparu.
Mauvaise nouvelle. Aucun miracle n’a eu lieu. L’année prochaine, peut-être, qui sait ?

Tournai 16/12/2008

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2023 – « Petit Jésus à la loupe »
Image générée par IA (intelligence artificielle)

Routine du voyageur tranquille

Sur la ligne Tournai-Bruxelles les faits divers se sont accumulés pendant la semaine dernière. Bris de caténaire, vol de câbles (le cours du cuivre s’est envolé, dit-on), deux suicides (une femme d’abord, un homme dans la quarantaine ensuite : juste équilibre des sexes).

(Quasi) routine du voyageur tranquille. Dépité seulement par le détournement forcé qu’il doit subir et les minutes qu’il va perdre sur le relevé de présence journalière dans son service, au ministère, à l’usine.

Le scandale de se suicider en public. De déranger inopportunément les « autres ». Pour le reste, tout rentre dans l’ordre très vite. En raison du retard, les passagers arrivés à Tournai et qui devaient se rendre à Lille ont eu droit au taxi pour rejoindre cette ville.

Bruxelles 22/10/2007

Illustration : Train à l’arrêt à la gare de Tournai

Petits pois

Les petits pois me ravissent
Par leurs rondeurs empathiques
Leur cortège ribambelle
Ils insinuent avec allégresse
Leur entrain communicatif
Et disposent même
(En ce qui me concerne)
A devenir philosophe
Ne figurent-ils pas
Dans leur flux d’atomes
Les multiples fractions du monde ?

Sost 15/08/2018

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2023 – « Cortège de petits pois »
Image générée par IA (intelligence artificielle)