Blanc(s) – 1/3

Une amie m’informa de l’existence de ce concours de nouvelles. « Peut-être cela pourrait-il t’intéresser », ajouta-t-elle. Et elle me remit un avis de concours qu’elle avait découpé dans un journal publicitaire.

Ecrire une nouvelle, c’est vite dit. Les gens qui décident d’organiser un concours d’écriture choisissent un thème — parfois suggéré par la femme de l’organisateur en chef ou par une lubie incompréhensible du même —, déterminent les conditions du concours, en particulier le terminus post quem, trouvent des sponsors pour le financement (Caisse d’épargne, Municipalité, entreprise de réfection industrielle…), informent la presse de cette intéressante initiative culturelle et (pour eux) l’affaire est dans le sac. Y a plus qu’à attendre.
Aux écrivains (ou aspirants écrivains) de se remuer les méninges.

Oui, mais écrire une nouvelle ce n’est pas si simple. Il faut trouver quelque chose qui ait du chien, qui soit original, qui soit cohérent et tienne la route (la fameuse« économie du récit »), qui ne soit pas trop long (le récit devra contenir impérativement autant de signes) et qui soit bien sûr inédit (condition sine qua non).

Bref, ce n’est pas une mince affaire, surtout si l’on vise le premier prix (doté de x euros) avec réception officielle, photos dans le journal et, pourquoi pas, une brève apparition dans un reportage de la télévision locale.
Il s’agit à proprement parler d’un véritable investissement dans les premiers degrés de la gloire.

Bruxelles, 19/05/2006

Illustration : Astrid Lafalize, 2007 – Ancien hôtel de ville d’Antoing

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