
Mon oncle Gaétan arriva, ce jour-là, tout enthousiaste chez nous. Il avait appris qu’un concours de musique, avec des prix à la clé, allait se dérouler dans une des écoles de la ville.
Il convainc mon père que je dois participer à ce concours avec son fils. Rectificatif : pas nécessaire de convaincre mon père, cela allait de soi.
Le temps de sangler mon accordéon dans une sacoche et me voilà embarqué dans la Renault Dauphine.
Direction l’école en question. Pour la circonstance, la grande pièce où se déroulait le concours avait été baptisée « Studio 64 ».
Affluence bon enfant des fancy-fairs d’antan, sans smartphones, sans selfies, sans Facebook et sans jeux vidéos.
Une estrade, c’est notre tour. Face au public et au jury. On installe les pupitres, on sort nos partitions de chansons populaires. Nous concourrons, en duo, mon cousin Angelo Gallo et moi, dans la section « instrumental », lui avec son accordéon rouge, moi avec mon accordéon vert.
La prestation se passe plutôt bien. Applaudissements.
Il fallut attendre au soir la proclamation des résultats. Vive satisfaction des parents : nous avions gagné le premier prix. Nature de la gratification remise aux jeunes héros ? A chacun un pyjama !
Bruxelles 25/01/2016
Illustration : Le « Studio 64 » installé dans l’école des frères à Tourcoing (France), 1964 (photo Nord Eclair)