Giacomo Leopardi

Talvolta mi viene in mente di associare Giacomo Leopardi ad internet.

Immagino Leopardi adesso con il computer portatile girovagando dalle Marche a Roma, Napoli, Milano, Firenze.

Attento ad inviare quotidianamente i suoi post sul proprio blog intitolato magari « Zibaldone di un deluso per sempre ».

Insieme di messaggi digitali che un giorno sarebbero pubblicati al vecchio modo cartaceo. Nostalgicamente.

Rumes 31/01/2008

Illustration : Stanislao Ferrazzi – Portrait de Giacomo Leopardi (1798-1837)

Deux méthodologies

Deux méthodologies pour affronter un quelconque problème : agir à la façon portugaise ou bien à la façon de Christophe Colomb.

Dans la première manière, on agit méthodiquement et avec constance, en réduisant l’un après l’autre les obstacles, comme l’avaient fait les marins portugais d’Henri II le Navigateur en découvrant progressivement, par expéditions successives, les côtes occidentales de l’Afrique… Les Portugais atteindront par la suite le Cap de Bonne Espérance et finalement l’Inde.

Dans la seconde manière, on s’y prend comme le grand Génois, en visant une solution immédiate et radicalement alternative, comme son projet de rejoindre les Indes en navigant vers l’Ouest, basé sur la conviction que la Terre était ronde…

Le modus portugais privilégie la progression linéaire et la continuité, celui de Colomb la rupture et le saut conceptuel.

En somme, réduction séquentielle du hasard vs coup de dés disrupteur.

Dinant 20/06/2018

Illustration : Fresque en carreaux de faïence bleue (« azulejos ») représentant des caravelles

Italie : à l’aller et au retour

1
Pour aller en Italie, on traversait la Lorraine industrielle. Pendant des kilomètres et des kilomètres les rails étaient escortés par un énorme oléoduc. Et au long du parcours on voyait les éclats rougeoyants des hauts-fourneaux qui illuminaient le jour déclinant. Nous quittions l’enfer industriel pour le paradis italien.

2
Après avoir franchi les Alpes, le ton devenait tout différent. La césure survenait en Suisse, pendant la nuit, ce qui fait qu’elle passait inaperçue.
Mais au matin, pendant la traversée de l’est et du nord de la France, tout avait changé : la langue, les paysages, la physionomie des personnes et surtout l’air, l’air immatériel.
A la douceur italienne succédait une rigueur qui aurait voulu s’insinuer jusqu’à l’intérieur même des wagons.
L’air vif qui piquait la peau lorsqu’on ouvrait la fenêtre du couloir ou du compartiment.

Bruxelles 16/03/2015

Illustration : Affiche publicitaire en langue française des chemins de fer italiens de l’Etat (Ferrovie dello Stato)

Proposition pour lutter contre les excès de vitesse

Jadis (au Moyen Age), dans les contrées belges, pour punir certaines infractions on appliquait un châtiment original.

Il s’agissait, pour les juristes et magistrats de l’époque, d’associer punition et volonté de réformation morale, pèlerinage cathartique et espoir (sans doute secret) de dilution du condamné sur les routes (par enlèvement, accident, assassinat, implantation définitive dudit condamné dans quelque province lointaine).

Les malfaiteurs étaient envoyés, en fonction de la gravité de leurs fautes, à Saint-Jacques de Compostelle, Milan, Rome ou Jérusalem.

La destination la plus courante restait néanmoins Milan. Attrait éternel de la péninsule italienne ? (Patrie d’Al Capone et de la pyramide de Ponzi, de Beccaria et de la romana lex).

Quel rapport tout cela avec les chauffards coupables d’excès de vitesse ?

Un voyage en Norvège m’a convaincu du caractère exemplaire de ce pays dans la lutte contre les excès de vitesse. La vitesse sur route y est en effet sévèrement réglementée et appliquée.

Les automobilistes ont intégré intérieurement la succession des panneaux indicateurs du top horaire kilométrique (la police est quasiment invisible).

On peut ainsi observer dans ce pays des processions interminables de véhicules dont les conducteurs suivent à la lettre les indications réglementaires.
Tout à la gloire de l’heureux et responsable « chef de file » qui peut rester parfois plusieurs heures de suite (les chemins, il est vrai, ne sont pas rectilignes) avec son volant de maréchal de la route.

La proposition est donc la suivante : les contrevenants aux dispositions de lois relatives aux excès de vitesse seraient punis en étant expédiés en Norvège.

Le châtiment serait modulé en fonction de la gravité de l’infraction.

Comme dans la colline du Purgatoire dantesque qui fonctionne par degrés, on instaurerait, dans le pays des Vikings, des niveaux de sanction en tenant compte de la latitude et des saisons.

A faute légère, séjour réformateur par belle saison dans en endroit peu accidenté. Une faute plus sérieuse serait purgée dans un lieu moins propice et des conditions climatiques plus problématiques. Les excès de vitesse gravissimes exigeraient des réformations exemplaires : hiver rigoureux dans le grand Nord, environnement difficile.

Nul doute que dans ce Purgatoire moderne les slow drivers rêveraient d’être au volant d’une Ferrari velocissima.

Rumes 5/01/2008

Illustration : Paysage norvégien