Métropoles rugissantes Modernes Rome New York Chicago San Francisco Verra-t-on demain Après la guerre atomique Des moutons Paître sur la cinquième avenue ?
Tourcoing 2/01/1976
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2024 – « Après la bombe » Image générée par IA (intelligence artificielle)
« La tavola è una strada » affermava un certo mio zio. Così dicendo voleva indicare che ognuno deve farsi strada quando è a tavola e quindi servirsi a piacere di cibi e bevande.
La formula mi era piaciuta e io ho voluto trasmetterla alle mie figlie. Però è successo un inciampo.
Un giorno che, a tavola, avevo chiesto alla più grande, a più riprese, di avvicinarmi l’una e l’altra cosa (sale, bottiglia, pane ?), lei mi rispose con tono mezzo irritato mezzo ironico : « La tavola è una strada però tu mi sa che prendi spesso il tassì ! ».
Rumes 3/01/2007
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2024 – « La tavola è una strada » (La table est une route) Image générée par IA (intelligence artificielle)
Qui aime le chou Guérit de tout Voilà ce que proclamait Caton Barbatus Alias le vieux Caton J’ai pris la résolution De servir du chou A tous mes menus Et pour la salvation De l’humanité Je voudrais instituer Un lobby du choux Je pourrais gagner Beaucoup d’argent.
Rumes 15/07/2019
Illustration : Firmin Baes, 1903 – La petite fille au chou
Je viens de terminer la lecture de « La côte sauvage » de Jean-René Huguenin (publié en 1960). Cet auteur avait accompagné mon adolescence avec son « Journal ».
C’est toute une dimension de ma vie qui a resurgi à cette occasion. Une adolescence d’apparence rayonnante, sûre d’elle-même, volontiers polémiste et provocante mais en fait radicalement meurtrie, submergée et « aphone ».
Le « Journal », remarquable, m’avait aidé à structurer une conception « littéraire » de l’existence. Ce livre fut pour moi, d’une certaine manière, un modèle et d’autant plus prégnant que l’auteur était mort accidentellement à l’âge de 26 ans : Jean-René Huguenin m’était proche non par la génération (il était né en 1936) mais par son âge à jamais arrêté. Il figurait comme un grand frère.
Dans le souvenir que j’en ai gardé, dans son « Journal » il était dur. Avec les autres et avec lui-même. Est-ce par un effet miroir que je l’appréciais ? Parce que j’étais intransigeant moi-même ?
Curieusement, je n’avais pas éprouvé le besoin de lire « La côte sauvage » à cette époque. Etait-ce le pur hasard, des ressorts secrets ou une intuition mystérieuse qui avaient élevé une sorte de barrière virtuelle ? Je ne saurais le dire.
Dans la lecture, aujourd’hui, de ce roman je reconnais dans le personnage d’Olivier Aldrouze un certain profil féroce de l’auteur du « Journal ».
Mais « La côte sauvage » a une dimension qui me répugne dans sa relation suggestive de l’inceste. Et même s’il n’y a pas à proprement parler d’inceste, on y trouve cependant cette dimension malsaine et lancinante.
La lecture au temps de mon adolescence m’aurait certainement blessé. Le livre est beau et fluide. Le livre est bien écrit. Mais il en émane un rayonnement qui rend mal à l’aise.
Des piles de livres, pour le moment, s’élèvent un peu partout dans la maison, surtout dans le couloir et le séjour. Réaménagement de la bibliothèque. Nouveaux meubles.
Nouvelle disposition en perspective. Livres accumulés au fil des ans. Livres d’études. Livres reçus. Livres achetés neufs ou d’occasion. Livres jamais rendus.
J’en ouvre un au hasard, consacré à Amiens, capitale de la Picardie et je lis : « Saint Martin chy divisa sen mantel En l’an trois cent, adjoutez trente-sept ».
Les cartons dans lesquels j’avais commencé à ranger les livres sont nettement insuffisants. Les livres à cette occasion se réapproprient leur origine.
Les piles de livres dans la maison forment une petite forêt domestique.
Rumes 5/12/2007
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2024 – « Petite forêt domestique » Image générée par IA (intelligence artificielle)