Caractère grandiose, mythique et dérisoire de la vie vue au travers des notes biographiques dans les anthologies poétiques (et plus généralement les brévissimes profils historiques).
Taintignies 28/11/1983
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2024 – Vie de poète Image générée par IA (intelligence artificielle)
La lecture constituait un autre élément central des loisirs. Livres spécialement destinés à la jeunesse dans des collections dédiées. Mais également bandes-dessinées. Les BD « nobles » en album comme les aventures de Tintin (au premier rang des BD de référence), mais également les petits formats de poche constitués d’une variété étonnante de sujets abordés (science-fiction, guerre, cowboys et indiens, héroïnes féminines…) La bd n’avait pas encore envahi les territoires de l’érotisme et les publications destinées à la jeunesse étaient particulièrement contrôlées sinon censurées…
La pratique d’instruments de musique constituait un autre pôle d’intérêt. Avec, pour certains, une démarche d’étude et de suivi plus ou moins assidue auprès d’un conservatoire ou d’un professeur privé ou dans le cadre d’une harmonie. En ce qui me concernait, je me suis initié au violon, à l’accordéon, plus tard à la guitare. Mais sans passion.
L’écriture aussi, pour les plus sensibles. Mais tous ne deviendraient pas poètes ou plus généralement écrivains…
Bien sûr, on trouvait aussi les jeux de société (jeu de l’oie, de dames, de petits chevaux, etc.).
Et puis le sport, inévitable. Le football surtout, le vélo, la piscine. Pour ma part, une brève initiation au basket-ball aussi.
Le cinéma de quartier était une distraction incontournable et populaire. Avec ses comédies, ses westerns, ses péplums et autres films d’aventure ou de cape et d’épée… Avec ses affiches belles et séduisantes…
Et, bien évidemment, la télévision, dès lors qu’on assista à l’émergence de sa diffusion de masse. Une, puis deux chaînes ! En noir et blanc. Avec des émissions de distraction, notamment le jeu de compétition « Intervilles » avec ses vachettes landaises, présenté par Guy Lux, Léon Zitrone et Simone Garnier. Et le début des fictions en séries : Ivanhoé, Rintintin, Thierry la Fronde, Au nom de la loi, Zorro…
Les frontaliers étaient plus fortunés en disposant d’un panel de chaînes plus large. Ils pouvaient capter les programmes télévisés des pays voisins.
Tout cela évoque une époque parfaitement révolue.
Aujourd’hui, de tout cet assortiment, nombre d’éléments semblent presque dérisoires, à bien des égards. Avec l’avènement de l’informatique et l’explosion de la sphère virtuelle : les jeux électroniques avancés, la communication instantanée. Avec le profil aussi, pourrait-on dire, d’une autre humanité…
Rumes 19/04/2024
Illustration : Affiche du film de cape et d’épée Le Capitaine Fracasse (1961) Réalisé par Pierre Gaspard-Huit, d’après le roman homonyme de Théophile Gautier Avec dans le rôle principal l’acteur Jean Marais
A l’époque, pas d’ordis, de laptops, de tablettes. Encore moins de smartphones. Pas de jeux électroniques. On pourrait croire que les enfants et jeunes adolescents d’alors devaient forcément s’ennuyer pendant leur temps de loisirs. Il n’en était rien. Voyons cela dans mon propre souvenir.
Ainsi, on jouait aux osselets. Dans la cour de l’école, dans la rue, à la maison. Il y avait de véritables virtuoses des osselets capables de manipulations acrobatiques brillantes (manipulations au sens proprement étymologique du mot).
Et puis les billes, omniprésentes dans toutes les poches, trousses et cartables. Les billes ordinaires et les grosses billes, qu’on appelait « tocards » et surtout les billes de verre, de dimensions diverses, colorées, certaines véritablement merveilleuses, pouvant suggérer des univers en miniature.
(En Sicile, les enfants jouaient souvent avec des toupies, que l’on faisait tourner à n’en plus finir, à partir d’un simple bout de ficelle enroulée).
Les voitures miniatures avec aussi parfois un garage miniature approprié constituaient un autre passe-temps ludique. On traçait des parcours à la craie sur le sol en simulant une route composée de cases. Ensuite commençait la course à coups de dés. Avec possiblement des véhicules aux couleurs alors encore traditionnellement associées aux diverses nations compétitives (comme chacun sait, en rouge, les bolides italiens).
Une variante de cette compétition pacifique consistait en la course de figurines de cyclistes miniatures. Chaque enfant s’appropriait les champions nationaux de l’époque. De mémoire : le Belge Rick Van Looy, les Français Louison Bobet, Anquetil, Darigade, les Italiens Baldini et Nencini, l’Allemand Rudi Altig, l’Espagnol Bahamontes… Quelle effervescence pendant cette simulation somme toute naïve !
Dans un autre registre, il y avait aussi les soldats de plomb ou en plastique et l’on pouvait créer des décors de champs de bataille où l’imagination jouait un rôle essentiel.
A vrai dire, les garçons jouaient aussi à la guerre avec des panoplies diverses et de fausses armes émettant détonations (pétards), étincelles…
Les filles, bien sûr, étaient vouées, en principe, aux poupées et aux autres dinettes…
Les collections avaient aussi le vent en poupe. La plus populaire : la collection de timbres-poste. La tenue d’une telle collection exigeait passion, rigueur, minutie. Ainsi qu’une curiosité toujours à l’affût pour collecter les timbres-poste (possiblement du monde entier) et ensuite les classer.
En ce qui me concerne, les timbres les plus nombreux que j’avais rassemblés étaient, bien sûr, ceux émis par la France et l’Italie. Mais pas que. Je disposais aussi (à partir d’échanges et parfois d’achats) de timbres-poste provenant de nombreux pays du monde, notamment de l’Europe de l’Est (URSS, Tchécoslovaquie, Roumanie, etc.) et qui se présentaient dans un style qui leur était typique.
Alla prima fermata della metro salì un uomo di una certa età, bassino e bruttino. Vestito in modo anche trasandato.
Il treno non era ancora ripartito che i viaggiatori poterono sentire una musica acuta e lancinante. Era lui, suonava uno strumento improbabile.
Alcuni tempi di questa musichetta improvvisa e passò tra i viaggiatori per chiedere l’elemosina. Alcuni passi e di nuovo avanti con altri tempi e di nuovo la mano per chiedere.
Una richiesta umile, una presenza dimessa, una mano, la sua, dalle dita mozzate a metà. Proseguì questo movimento per alcune fermate, tra la Stazione e la « Porte de Namur ».
Ricevette alcune monete. Ringraziando a voce bassa, sempre.