
A l’époque, pas d’ordis, de laptops, de tablettes. Encore moins de smartphones. Pas de jeux électroniques. On pourrait croire que les enfants et jeunes adolescents d’alors devaient forcément s’ennuyer pendant leur temps de loisirs.
Il n’en était rien. Voyons cela dans mon propre souvenir.
Ainsi, on jouait aux osselets. Dans la cour de l’école, dans la rue, à la maison.
Il y avait de véritables virtuoses des osselets capables de manipulations acrobatiques brillantes (manipulations au sens proprement étymologique du mot).
Et puis les billes, omniprésentes dans toutes les poches, trousses et cartables.
Les billes ordinaires et les grosses billes, qu’on appelait « tocards » et surtout les billes de verre, de dimensions diverses, colorées, certaines véritablement merveilleuses, pouvant suggérer des univers en miniature.
(En Sicile, les enfants jouaient souvent avec des toupies, que l’on faisait tourner à n’en plus finir, à partir d’un simple bout de ficelle enroulée).
Les voitures miniatures avec aussi parfois un garage miniature approprié constituaient un autre passe-temps ludique.
On traçait des parcours à la craie sur le sol en simulant une route composée de cases. Ensuite commençait la course à coups de dés.
Avec possiblement des véhicules aux couleurs alors encore traditionnellement associées aux diverses nations compétitives (comme chacun sait, en rouge, les bolides italiens).
Une variante de cette compétition pacifique consistait en la course de figurines de cyclistes miniatures. Chaque enfant s’appropriait les champions nationaux de l’époque.
De mémoire : le Belge Rick Van Looy, les Français Louison Bobet, Anquetil, Darigade, les Italiens Baldini et Nencini, l’Allemand Rudi Altig, l’Espagnol Bahamontes…
Quelle effervescence pendant cette simulation somme toute naïve !
Dans un autre registre, il y avait aussi les soldats de plomb ou en plastique et l’on pouvait créer des décors de champs de bataille où l’imagination jouait un rôle essentiel.
A vrai dire, les garçons jouaient aussi à la guerre avec des panoplies diverses et de fausses armes émettant détonations (pétards), étincelles…
Les filles, bien sûr, étaient vouées, en principe, aux poupées et aux autres dinettes…
Les collections avaient aussi le vent en poupe. La plus populaire : la collection de timbres-poste.
La tenue d’une telle collection exigeait passion, rigueur, minutie. Ainsi qu’une curiosité toujours à l’affût pour collecter les timbres-poste (possiblement du monde entier) et ensuite les classer.
En ce qui me concerne, les timbres les plus nombreux que j’avais rassemblés étaient, bien sûr, ceux émis par la France et l’Italie. Mais pas que.
Je disposais aussi (à partir d’échanges et parfois d’achats) de timbres-poste provenant de nombreux pays du monde, notamment de l’Europe de l’Est (URSS, Tchécoslovaquie, Roumanie, etc.) et qui se présentaient dans un style qui leur était typique.
Rumes 19/04/2024
Illustration : Figurines de cyclistes