Ave Maria

Mon enfance a été bercée, au réveil, les dimanches et jours fériés, par l’Ave Maria de Schubert et de Gounod.

Mon père avait acheté (sans doute au marché de Roubaix où il se rendait régulièrement) un disque 45 tours reprenant les deux versions musicales les plus célèbres de cette prière catholique.

Aussi bien la version A que B du microsillon étaient interprétés par le fameux ténor italien Claudio Villa, qu’en Italie on appelait, dérisoirement mais peut-être aussi par jalousie « le petit roi de la chanson ».

Je revois la pochette couleur ocre/jaune avec l’image dessinée de la Vierge et de l’enfant ainsi que le logo de la maison de disques Cetra représentant une lyre et, sur un piédestal, la louve romaine avec Romulus et Remus.

Le réveil s’effectuait, ces jours-là, tout en douceur et d’une manière quasi irréelle, en italien ou en latin, sur des mélodies célestes et la voix angélique du chanteur…

Rumes 31/01/2016

Illustration : Pochette du disque microsillon « Ave Maria », interprété par le chanteur Claudio Villa, 1957

Perspectives démographiques (2/2)

Il n’est pas jusque dans l’actualité la plus immédiate que l’on ne trouve ces ambitions d’expansion démographique : le président français Macron aspire pour son pays à un « réarmement démographique ».

Le paradoxe ironique dans tous ces projets est le fait que certains de ces instigateurs ne passent pas à l’action pour montrer l’exemple : Hitler n’avait pas d’enfants, Macron de nos jours n’en a pas non plus !

Cependant, l’évolution des armements, leur automatisation, leur puissance de destruction (armes nucléaires, biologiques et chimiques), leur autonomie (drones et missiles intelligents) rendent la composante humaine (chair à canons) secondaire.
Des ressources humaines moindres mais de qualité (notamment les techniciens pointus) deviennent privilégiées.

La montée en puissance de l’intelligence artificielle, de la robotique et de la recherche médicale avancée (manipulations génétiques) crée de vertigineuses perspectives.
Et fait entrevoir un monde transhumaniste — déjà préfiguré par la science-fiction — composé d’humains, de robots humanoïdes (y compris hybrides biologiques) et de chimères.

Dans cette vision disruptive, le « stock humain » originel deviendra obsolète et… minoritaire, en dépit d’une espérance de vie (provisoirement ?) allongée.

Tout prendra une physionomie foncièrement exotique par rapport aux standards actuels.
Avec l’émergence de nouvelles attitudes sociales et morales comme la généralisation de l’eugénisme et de l’euthanasie.
On peut même déjà raisonnablement prédire le retour de l’esclavage.

Rumes 28/02/2024

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2025 – Un robot humanoïde, préfiguration de la future humanité ?
Image générée par IA (intelligence artificielle)

Perspectives démographiques (1/2)

Depuis plusieurs décennies, la baisse constante de la fécondité humaine dans le monde est un constat indéniable.
Les causes en sont multiples. Le développement technologique et industriel, la contraception, l’urbanisation générale, l’amélioration du niveau de vie, l’émancipation féminine, la scolarisation plus élargie et prolongée, l’évolution culturelle valorisant davantage l’individu et l’aspiration au mieux-être personnel, concourent à ce nouveau cours sociétal.

La décroissance démographique est en marche et selon toute vraisemblance s’accélérera au fil des prochaines décennies.
Cette tendance vers la réduction de la population va impacter nombre de domaines aussi bien de nature technique que logistique mais également toute la sphère morale et éthique.
De nouvelles considérations verront le jour dans la manière d’évaluer et de prendre en compte le facteur humain et, en l’occurrence, son aspect quantitatif.

Il n’en a pas toujours été ainsi.
Jadis, et jusqu’à il y a peu, disposer d’une population nombreuse et en croissance pouvait figurer comme un gage de puissance au même titre que posséder des colonies ou la bombe atomique ou encore détenir d’importantes ressources de matières premières.

Une nation populeuse pouvait fournir plus de soldats pour la guerre et constituer également un gage de développement économique (main-d’œuvre et consommation).

Régimes autoritaires et démocratiques communiaient dans cette vision des choses.

Ainsi Mussolini ambitionnait d’élever la population italienne à 60 millions d’habitants déjà pour l’année 1950 (en 1940, les Italiens étaient 44 millions ; l’Italie atteindra 50 millions d’habitants en 1960). Une taxe visant, à partir de 25 ans, les hommes encore célibataires fut même expressément instituée dès 1927.


Hitler voyait plus grand encore en considérant que la nation germanique devait rapidement atteindre le chiffre de 250 millions d’individus (en vue d’une suprématie raciale). L’intégration de populations d’origine germanique disséminées en Europe, l’institution de haras humains voire l’adoption de la polygamie figuraient dans les plans et lignes d’action nazis.

De Gaulle, quand à lui, président élu au suffrage universel, envisageait une France pouvant accueillir 100 millions de Français, à l’instar de la population du Japon de son époque.

Rumes 28/02/2024

Illustration : Marcello Dudovich, 1934 – Giornata della madre e del fanciullo (Journée de la mère et de l’enfant)
Cette journée fixée significativement au 24 décembre, fut instituée en Italie en 1933, dans le cadre d’un dessein pronataliste (« Bataille des naissances »)

È questo universo che noi siamo

Tutti quanti, i propugnatori dell’illusione, poeti, filosofi, scrittori, religiosi, scienziati anche, secondo cui il mondo, gli esseri, la natura tutta, la vita stessa non sarebbero altro che una finzione, una allucinazione, dimenticano una cosa e cioè che noi e la nostra percezione saremmo questa illusione.

Quindi io dico se l’universo è una illusione è comunque dentro questo universo che noi viviamo, è questo universo che noi siamo.

Quel che importa non è tanto ciò che ci circonda o che ci costituisce quanto piuttosto pragmaticamente cosa possiamo fare, come possiamo agire con queste coordinate, dentro questi parametri per vivere nel miglior modo.

La natura « intrinsecamente » illusoria della realtà è come un velo pudico che ricopre la nostra coscienza e può paralizzarci. Bisogna però andare oltre.

Bruxelles 10/10/2005

Illustration : Arcangelo Petrantò, 2025 – Un monde illusoire ?
Image générée par IA (intelligence artificielle)