Intelligence artificielle et créativité (2/3)

L’œuvre d’art (image, composition littéraire…) en émergeant « magiquement » à partir d’une simple invite descriptive (dont il faut, bien sûr, savoir maîtriser les potentialités), ne constitue pas, cependant, une innovation absolue.

Certes, des milliards d’images ou de textes comportant d’innombrables variantes, affleurent automatiquement par la vertu du traitement informatique.

Cependant, les créateurs humains, à leur échelle, agissent de la même manière automatiquement et intuitivement en manipulant et assemblant les éléments épars retenus dans la nasse de leur cerveau.

On peut saisir cette démarche créative d’assemblage de l’IA en prenant en exemple les représentations figuratives artificielles réalisées historiquement par un artiste comme Arcimboldo.

Celui-ci, à partir d’éléments concrets tirés de la vie quotidienne avait su assembler ou pour mieux dire agencer et en définitive créer des représentations nouvelles artificielles inspirées de la réalité.

De même, De Chirico avec ses tableaux qu’il définissait « métaphysiques » a agrégé des éléments disparates réalistes dans un ensemble ordonné.

Cette manière de faire entremêlant onirisme et réalité, connu et inconnu, conscient et inconscient, préfigure d’une certaine manière le fonctionnement créatif de l’IA.

Le mouvement surréaliste a assumé d’une manière extrême cette démarche créative aussi bien figurativement (Magritte, Dalì) que littérairement (par le biais de l’écriture automatique).

La vision d’une création littéraire aléatoire (mais codifiée) à partir d’un corpus linguistique déterminé entre de la même façon dans le champ d’action de l’IA.

Rumes 30/04/2025

Illustration : Giuseppe Arcimboldo – Les Quatre Saisons (version de 1573)

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