Visite, l’autre jour, de la basilique Saint-Just-de-Valcabrère et ensuite de la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges (y compris de son trésor).
De l’extérieur, la basilique émane détermination et sérénité. Le clocher massif et quadrangulaire y est sans doute pour beaucoup ainsi que le bel isolement de l’édifice.
Le réemploi de matériaux antiques ajoute une note méditative sur le thème de la dislocation, l’anéantissement et la transmigration. L’intérieur de la basilique, incite quant à elle à certaine austérité voire sévérité.
En parcourant ces lieux (et notamment le trésor de la cathédrale), je ne peux m’empêcher, en regardant avec détachement les objets et symboles cultuels, de penser à leur étrangeté.
Déjà, pour nombre de mes contemporains, ces sculptures représentant les personnages de l’histoire sainte, ces accessoires sacerdotaux, ces symboles chrétiens sont devenus aussi incompréhensibles que les représentations religieuses de l’Antiquité (comme pour le culte de Mithra ou d’Isis).
Sost 23/08/2018
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2018 – La basilique Saint-Just-de-Valcabrère
C’est un édifice de style roman des 11e et 12e siècles qui se trouve dans la commune de Valcabrère, à proximité du village de Saint-Bertrand-de-Comminges (département de Haute-Garonne, France)
Par la simple vertu d’avoir créé des œuvres (définies parfois « immortelles » ou « sublimes »), depuis toujours les artistes ont bénéficié d’un prestige tel qu’on a pu les considérer comme les messagers des « dieux ».
Pourtant, à y regarder de près, l’écart entre la perfection de leurs œuvres et les qualités humaines de leur vie se révèle souvent aussi grand que pathétique ou tragique. Hélas, les artistes n’ont rien de plus à dire que n’importe qui. C’est précisément la grande méprise. En quoi une œuvre peut-elle donner une quelconque priorité, définir une quelconque supériorité ?
L’origine de la méprise provient du fait que chacun d’entre nous cherche à donner un « sens » à la vie, à l’existence. C’est justement ce « donner sens », bien encombrant, qui pose problème aussi.
Car ce qui est valable pour les artistes (au sens commun du terme) l’est également, mais avec des conséquences bien plus gravissimes, pour les « créateurs » du domaine politique ou religieux. Dans ce cas, leurs œuvres peuvent acquérir une sombre résonance susceptible de modeler, sinon de contraindre, des millions de gens à la vie, à la mort.
Rumes 11/01/2009
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2025 – Le poète inspiré Image générée par IA (intelligence artificielle)
Outre l’affection exprimée par toute la parentèle pendant la durée de notre séjour, ce furent aussi des semaines à la fois sereines et passionnantes.
Le retour sur les incontournables monuments grecs de la vallée des temples d’Agrigento mais aussi la découverte de la Villa del Casale à Piazza Armerina, une villa romaine du 4e siècle de notre ère, fameuse pour ses pavements en mosaïques.
Parmi les figures représentées dans cet édifice, celles figurant des femmes gymnastes s’adonnant à des exercices variés sont les plus réputées. Elles indiquent que le bikini existait déjà dans l’Antiquité !
Et puis le lac de Pergusa, site près duquel, suivant la légende, la déesse Proserpine, fille de Cérès, avait été enlevée par Pluton le dieu des Enfers.
Les environs du lac renvoient encore l’écho, dit-on, des pleurs de la mère qui s’efforçait désespérément de retrouver sa fille — en dépit du réconfort que tentaient de lui apporter les nymphes Nephélées…
Tout autour du lac, à l’époque moderne, une route avait été aménagée pour former un circuit automobile.
C’est ainsi que nous avons assisté à une course de bolides (Formule 2) comptant pour le championnat. Parmi les pilotes dont le nom était annoncé par haut-parleur figurait Henri Pescarolo. Les courses se déroulaient avec leurs vrombissements et dépassements caractéristiques.
Au cours de leurs rondes mécaniques véloces et vives, les pilotes n’avaient pas le temps d’admirer le scintillement du soleil sur l’étendu d’eau centrale et placide.
Rumes 22/12/2023
Illustration : Jeunes femmes vêtues d’un bikini en train de s’adonner à des exercices sportifs, fin du 3e/début du 4e siècle (Villa del Casale, Piazza Armerina, Sicile, Italie)
Dans les semaines qui précédèrent les vacances d’été, cette année là (*), la famille réunie devait faire un choix important. Acheter un frigo ou partir en vacances. Nos moyens étaient limités. Il fallait prendre une décision. Ce fut vite fait. Surtout par nous autres, les enfants. Argument imparable : les vacances auraient duré un mois. Le frigo, aurait servi pendant de nombreuses années. Boissons fraîches, conservation des aliments, glaçons à disposition… Aucun regret.
Fini les bouteilles de bière ou de limonade mises à rafraîchir dans le lavabo ou l’évier en y faisant couler de l’eau froide. Fini de stocker dans la salle de bain — la pièce la plus fraîche de l’appartement — bières ou bacs de fruits et légumes. Le frigo trônant désormais dans la cuisine, c’était formidable !
Seulement voilà. A peine une paire de jours après l’achat qui avait comblé tout le monde, mon père sentit le désir de vouloir partir tout de même en vacances en Sicile. Nostalgie de son pays natal ? Peut-être. Plus sûrement le besoin de soleil qui pouvait l’aider à supporter ses soucis de santé.
Mais surtout, la réflexion suivante : puisque nous aurions logé chez les grands-parents, les dépenses de nourriture auraient été globalement équivalentes à celles qui auraient été soutenues en restant à la maison.
Donc, l’effort consistait dans le coût du voyage (par chemin de fer). Après concertation entre les parents, on alla puiser dans les réserves et mon père acheta immédiatement les billets.
Ce furent de belles et mémorables vacances, cette année là encore.
Les fèves m’interpellent Par leurs cosses rustiques Presque solides Leurs belles dimensions Leur aspect lisse et brillant Mais surtout parce qu’en les voyant Je revois ma mère dans sa maison En train de les préparer à sa manière Et j’entends sa voix même.
Rumes 18/11/2018
Illustration : Arcangelo Petrantò, 2025 –Cosses de fèves sur une table de cuisine Image générée par IA (intelligence artificielle)
Un soir de brume je traversais La Grand-Place de Tournai Avec elle à mes côtés Si nos pas résonnaient Nos voix restaient muettes Témoin distrait le beffroi Gris-bleu (veiné de reflets violets).
Rumes 2/03/2024
Illustration : Tournai dans la brume – Le beffroi Image modifiée par IA (intelligence artificielle)
Il castello di Gaasbeek, un centro di italianità risorgimentale
La sorte riservata all’Italia, nell’ambito della riorganizzazione politica europea elaborata al congresso di Vienna (1815), non è affatto brillante : l’Italia, spezzettata una volta ancora, ricade sotto il giogo straniero, in questo caso austriaco.
Sorgono società segrete aventi per obiettivo supremo di liberare il paese e di unificarlo politicamente.
Dei moti vengono organizzati ma falliscono. La repressione colpisce in modo estremamente rigoroso i patrioti. Quando possono fuggire, numerosi sono coloro che si esiliano volontariamente.
Un flusso di esuli provenienti dalla penisola raggiunge il Belgio, considerato paese liberale.
Fino al momento dell’unificazione italiana una vera e propria comunità formata da esuli transalpini si raggruppa principalmente a Bruxelles.
Tra le figure degli esuli italiani in Belgio si distingue particolarmente quella del marchese Giuseppe Arconati Visconti (Milano 1797 – Milano 1873), nipote di Paolo Arconati.
Favorevole all’indipendenza italiana, Giuseppe Arconati milita nelle file dei patrioti liberali contro l’occupante austriaco. Nel 1821, scampa per poco all’arresto ed è costretto all’esilio; prima a Parigi, quindi in Belgio, a Gaasbeek, nel castello di proprietà della sua famiglia.
Condannato a morte in Italia nel frattempo, Arconati s’impegna a fare della sua dimora un luogo d’incontro e di raccolta degli esuli politici italiani del campo moderato (in contrapposizione ai sostenitori di Filippo Buonarroti) [un rivoluzionario pisano anch’egli esule a Bruxelles in quegli anni]. Sua moglie, Costanza Trotti (Vienna 1800 – Vienna 1871), lo asseconda in questa azione.
Arconati tornerà in Italia soltanto nel 1838. Il fallimento dei moti milanesi del 1848 lo costringerà ulteriormente a stabilirsi nel Piemonte dove sedierà al Parlamento. Più tardi, nel 1865, sarà elevato al rango di senatore del Regno d’Italia. Muore a Milano l’11 marzo 1873.
Nei loro salotti, a Bruxelles dove possiedono un palazzo privato (Place Royale) e a Gaasbeek, i coniugi Arconati accolgono artisti ed eruditi, come Quinet, Longfellow o Adolphe Quetelet. Molti belgi, non meno autorevoli, partecipano agli incontri che organizzano. Esuli italiani famosi e meno famosi vengono ospitati più a lungo nel castello.
Il poeta Giovanni Berchet (Milano 1783 – Torino 1851), vi risiede a partire dal 1829. Pur occupandosi dell’istruzione di Carlo, figlio del marchese Arconati, egli studia la letteratura spagnola e traduce « I Nibelunghi » e « L’Iliade ». Pubblicherà inoltre a Bruxelles, nel 1837, una raccolta di « Vecchie romanze spagnole » tradotte in lingua italiana.
Lo scrittore e critico Giovita Scalvini (Botticino, Brescia, 1791 – Brescia 1843) vi rimane, a partire dal 1833, fino al suo ritorno a Brescia nel 1838. In quell’ambiente, si dedica alla traduzione in italiano della prima parte di « Faust ».
Il conte Giovanni Arrivabene (Mantova 1787 – 1881), anch’egli condannato alla pena capitale in Italia, soggiorna nel castello, in modo intermittente (soprattutto d’estate), dal 1827 al 1859, data alla quale torna in Italia.
Durante il suo esilio a Gaasbeek, il conte Arrivabene « non rimaneva ozioso, scrive Herman Vandormael. Nel1832,su richiesta diN. W.Senior,economistaeprofessore aOxford,il quale si interessavavivamenteaiproblemisociali,condusseun’indagine aGaasbeeksotto formadidomandeerispostedettagliatechedovevanodareun’immaginedeltenore di vitadei bracciantiagricoli. Accompagnato dal parroco o dalla guardia campestre che fungevano da interprete, Arrivabene faceva il giro delle case per esaminare come la gente era alloggiata e vestita, cosa mangiava, come lavorava, se i bambini frequentassero la scuola, ecc. Nel 1907, il capofila socialista Emile Vandervelde attinse nel lavoro del conte Arrivabene per il proprio studio : « E’ migliorata la situazione nelle campagne ? Un villaggio brabantino nel 1833. Gaesbeek. Com’è adesso. » Vi pubblicava i risultati della propria indagine condotta per mezzo delle 154 domande poste agli abitanti di Gaasbeek da Arrivabene. Ne trasse la conclusione che il tenore di vita tra il 1833 e il 1907 era aumentato molto leggermente, ma che i braccianti agricoli ed i piccoli agricoltori indipendenti continuavano a vivacchiare miseramente. »
Oltre a quest’indagine, che colloca il conte Arrivabene tra i precursori della sociologia moderna, l’esule italiano contribuisce utilmente ai lavori di diverse commissioni governative volte a migliorare la situazione delle classi lavoratrici.
Rumes 08/2017
Illustration : Vue aérienne du château de Gaasbeek (Brabant flamand, Belgique)
Le château présente un aspect médiéval de l’extérieur et des façades Renaissance côté cour
Brano tratto da « Histoire des Italiens en Belgique, de César à Paola », Arcangelo Petrantò, ACLI Belgio, 2000 (traduzione in italiano a cura dell’autore)
Publié in : Club di conversazione italiana di Tournai (Lo Specchio), Bollettino n. 227 / settembre 2017
Je ferme les yeux et tout s’estompe Mon corps lui-même ses frontières Deviennent poreuses d’abord Ensuite elles disparaissent Reste la conscience Prête elle-même à disparaître Présage du néant
Est-ce là l’illusion Dont parlent les poètes ?
Les barrières des mondes N’auraient donc Que l’épaisseur des paupières ?
Bruxelles 13/10/2009
Illustration : William Turner, vers 1840-1845 – Yacht s’approchant de la côte